vendredi 12 juillet 2013

La posture du coach : accompagner le dialogue intérieur du coaché


La posture du coach : accompagner le dialogue intérieur du coaché


L'autre jour en séance, je propose cette métaphore à la personne que j'accompagne : en fait vous êtes en train de revoir votre "règlement intérieur" en vous appuyant notamment sur les séances de coaching. Grand sourire de mon interlocuteur qui acquiesce "C'est tout à fait cela !".

Quelques minutes avant, elle m'avait signalé une importante réunion à venir ayant justement pour objet la révision du règlement intérieur de la structure sociale où elle travaille. 

Par révision de son règlement intérieur, j'entends que la personne, accompagnée en coaching, est en train de réviser ses croyances, ses règles internes qui l'aident à piloter sa vie, à réagir aux situations. Elle me dit  : " Quand il se passe ceci, jusqu'à présent je réagis ainsi mais je prends conscience que cela ne m'aide pas, comment pourrais-je faire autrement ?".

Ce qu'elle me livre à haute-voix, c'est son dialogue intérieur, c'est le questionnement qu'elle a avec elle-même. Si j'étais un consultant, un conseiller, je lui dirais : au lieu de faire ainsi, je vous conseille de faire comme cela. Sous-entendu, moi qui sais mieux faire que vous, je vais vous donner des conseils, je vais vous donner "la" bonne stratégie. Mais le coach n'est pas un consultant. 

Plutôt que de lui donner un conseil, je reformule, j'enrichis son questionnement, je le nourris. Le but n'est pas de lui apporter la solution, c'est à dire la "bonne" façon de faire pour elle, car moi je ne suis pas elle et elle seule est en mesure de trouver "sa" bonne façon de faire, mon but est plutôt de trouver la ou les bonnes questions dont la réponse pourrait amener la nouvelle façon de faire. C'est une question de géographie mentale en quelque sorte, et de nouvelles connexions entre différents "lieux" de sa pensée.

Le dialogue de coaching, encadrant le processus de révision du "règlement intérieur" est un exercice créatif, de co-créativité. J'entends ici par exercice créatif, le fait de chercher, d'inventer, d'explorer ensemble du nouveau. Quand le coaché dit "c'est vrai je n'y avais pas pensé"...souvent cette pensée était déjà présente en lui mais il n'avait pas pris ce chemin pour y accéder.

En matière de métaphore, je suis particulièrement attaché à celle de la lampe torche. Dans le coaching, il y a une lampe torche pour deux et nous nous la passons à tour de rôle en cheminant cote à cote. Il s'agit d'une promenade dans l'intériorité du coaché, dans la carte mentale où sont consignées ses règles de fonctionnement.

Nous partons en exploration en début de séance. Allons-nous arriver à éclairer une zone mal exploitée, allons-nous arriver à éclairer "autrement" une façon de faire bien connue ? A quel moment de la séance ? Par quel procédé ? Est-ce en recourant à l'humour, en se contentant de reformuler ? Est-ce par une technique d'auto-hypnose ? Est-ce par une approche paradoxale ? La boite à outils du coach est souvent riche, mais bien malin serait le coach capable d'indiquer en début de séance l'outil qui finira par mener le coaché à cette nouvelle façon de faire.

Lors de cette fameuse séance où nous avons parlé de "règlement intérieur", la personne me demande si c'est normal qu'elle réfléchisse autant entre chaque séance. Elle ajoute non seulement je réfléchis beaucoup mais j'essaye des choses nouvelles, je prends des notes, j'observe. Elle me dit cela avec un petit sourire et une certaine lumière dans les yeux qui me font penser qu'elle sait combien cela lui est bénéfique. Et je lui en fais part ! Elle est ravi.

Il s'agit de la quatrième rencontre et cette personne arrive maintenant à un point d'autonomie tel qu'elle prend de plus en plus en main son dialogue intérieur créatif. C'est elle qui pilote. En séance je me contente de relancer, d'accompagner, de guider, d'étayer un processus qu'elle mène par elle-même en dehors du coaching. Elle est de plus en capacité d'inventer du nouveau, elle est de plus en plus capable de s'inventer et de redessiner une partie de sa carte mentale !


Saint Pée-sur-Nivelle, 11 juillet 2013.






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